L’histoire des arts a traversé bien des printemps. Tu connais celui des Quatre saisons de Vivaldi, le tableau tout en fleurs d’Arcimboldo, le Sacre du printemps, mais savais–tu qu’au XVIIe siècle, Claude Le Jeune a composé un Printans d’une inventivité rythmique totalement futuriste ? Symbole de vitalité, de renouveau, de la nature qui s’éveille, le printemps est aussi la saison de l’ouverture, ce qui est très inspirant pour jardiner la musique.

  • Le Printans est un ensemble pour la création et les musiques anciennes dirigé par l’accordéoniste Vincent Gailly et qui réunit un assortiment inédit d’instruments étranges. Convaincu que les œuvres sont des organismes vivants, en constante mutation, l’ensemble cherche à en rendre toute la puissance émotive grâce à une appropriation inventive et exigeante, qui permette de retrouver quelque chose de la surprise qu’elles ont suscitée lors de leur première découverte.

    C’est là l’identité que revendique le Printans. Un son d’ensemble immédiatement reconnaissable, une approche personnelle de fonds musicaux qui sommeillent, une science de l’interprétation au service d’une liberté et d’une énergie collective.

  • Fondé en 2023 à l’Académie musicale de Villecroze, l’ensemble s’est produit au Festival Radio France Occitanie Montpellier, au Théâtre de Draguignan et dans les jardins de l’Hôtel de Sully à l’invitation de l’Orchestre de chambre de Paris. L’Académie de Villecroze, puis la Cité de la Voix l’année suivante et l’Abbaye aux Dames de Saintes en 2025, accueillent en résidence les musiciens du Printans pour la création de « Sans collerette ni fraise », un tissage d’œuvres anciennes et nouvelles de Dowland et Pesson, et « En robe des champs » autour des bergères baroques. Outre ces partenaires, Le Printans est soutenu par la Tokyo Foundation grâce au parrainage du Conservatoire National de Paris.

  • Passionnées, sensibles, curieuses, nos musiciennes et musiciens perpétuent un savoir faire de très haut niveau. Leur jeunesse, leurs personnalités attachantes, n’en font pas moins des musiciens de métier, dont la liste des salles parcourues vous apprendrait qu’ils ont aussi une bonne connaissance des gares de France et d’ailleurs. Nos musiciens proviennent de mondes artistiques différents, musiques anciennes, création contemporaine, culture de l’orchestre, musiques de tradition orale, et c’est de la rencontre entre ces mondes, d’une volonté de faire ensemble, qu’a éclos Le Printans.

    Nous sommes fiers de compter dans l’ensemble des musiciennes de l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National, Les Arts florissants, Pygmalion et Le Consort.

  • Parfois anciens, souvent bizarres, nos instruments sont remarquables par leur douceur, leurs sonorités curieuses, extraordinaires, étranges, qui font de l’aspérité une qualité. Ensemble, ces instruments produisent une variété de textures sonores qui intrigue et émerveille. Cordes pincées et frottées, sons boisés, cuivrés, anches vibrantes, terre cuite résonante, formant un écrin idéal pour la voix humaine. L’accordéon ressort de ce cocon baroque comme l’instrument du déraisonnable, lui apportant une acidité, une touche plus contemporaine, qui nous correspond.

  • Nous construisons des instruments. Notre curiosité pour les spectres inharmoniques de cloches et une certaine intuition pour le son ont conduit à la conception d’un carillon de pots de fleurs choisis minutieusement en pépinière, et accordés en les remplissant d’eau. Le carillon comporte une trentaine de pots en terracotta italienne, joliment disposés de manière concentrique telle une coquille d’escargot, pour faciliter le jeu du percussionniste.

  • Comment faire sonner une polyphonie à la contrebasse ? Comment intégrer les individualités sonores de nos instruments dans un propos commun ? Quelle harmonique fragile, quelle sonorité ondoyante pour accompagner le traverso chantant dans l’aigu tel un rouge gorge dans les bois ?

  • C’est là toute la cuisine du Printans. Par une phase de collecte, un travail d’observation, de croisement, et de superposition des sources, qui déclinent une même œuvre en différentes variantes instrumentales, nous recomposons un matériau foisonnant. C’est un processus lent, une recherche empirique et infinie. Petit à petit, nous travaillons cette matière sonore avec notre goût pour la couleur et les alliages de timbres, un peu comme un sculpteur dans son atelier taille le marbre à petits coups de marteau. En cela, l’arrangement est pour nous un véritable artisanat sonore. Une musique de bricolage, qui à partir d’un matériau limité, clos sur lui même, démultiplie le monde de l’intérieur.

  • Nous avons à cœur de cultiver les liens entre la musique et les arts. L’ensemble a commandé au sculpteur Matéo Crémades une rosace sur parchemin de chèvre et piquée à la feuille d’or, d’après des modèles de travaux d’aiguille du seizième siècle. Avec son artisanat unique au monde, d’une affolante minutie, l’artiste interprète un savoir faire ancien, interrogeant notre rapport à l’ornement et la miniature.

  • Le Printans collabore également avec Armandine Jacquemet Soares, une peintre qui utilise aussi bien l’acrylique que le collage de papiers et tissus. Du figuratif à l’abstrait, ses natures mortes sont des vies calmes, comme on dit en anglais, des petits mondes clos et oniriques, tout en poésie.

Envie de nous soutenir ? Faites un don et devenez parrain ou marraine du Printans. En tant qu’association reconnue d’intérêt général, nous sommes habilités à recevoir des dons défiscalisés à 66% pour les particuliers et 60% pour les entreprises.

L’univers du Printans dans une forme plus intimiste en trio, créée au Corum de Montpellier pour Radio France Occitanie, avec Hanna Salzenstein au violoncelle baroque et Gabrielle Rubio au traverso et théorbe.

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